La force du réseau

RDI x Alter’Incub : quand les projets prennent corps

22 10 2024
Après un premier échange avec Tess Vigne, qui posait les contours régionaux du partenariat entre France Active et Alter’Incub, cette nouvelle conversation avec Estelle Rabiller, chargée de mission au sein de RDI (France Active dans le Rhône), permet de découvrir le fonctionnement de la Place de l’Émergence à l’échelle territoriale.


Quand l’émergence devient tangible

Référente du dispositif pour le Rhône, Estelle Rabiller intervient au moment où les projets, accompagnés par Alter’Incub, sont jugés suffisamment mûrs pour entrer en phase de préparation au financement. Son rôle consiste à accompagner les porteur·euses dans le montage de leur dossier, la formalisation de leur stratégie financière et la préparation de leur passage devant le comité national.

« On travaille main dans la main avec Alter’Incub. Dès qu’un projet semble assez avancé, je prends le relais pour les aider à formaliser leur dossier, affiner leur positionnement, et préparer le pitch devant les financeurs », raconte Estelle Rabiller.

L’art de se présenter

La Place de l’Émergence demande de la préparation. Après avoir été sélectionné régionalement, chaque projet passe devant un comité national de financeurs. « Certains porteurs peuvent être intimidés par la nature des financeurs, mais ils sont très bien préparés. De mon côté, je les aide à cadrer leur discours, à formuler une stratégie de financement cohérente, et à adapter leurs arguments en fonction des profils en face », précise Estelle.

L’enjeu est double : convaincre pour obtenir un premier soutien financier, mais aussi construire une stratégie de développement. Les projets peuvent recevoir jusqu’à 20 000 euros, versés en deux temps, deux tiers à l’entrée dans le programme, un tiers à l’issue d’un bilan d’étape.

Des fonds pour débloquer les derniers verrous

Contrairement à d’autres outils de France Active, ici, il s’agit bien de subvention, non de prêt. Et cet argent n’est pas destiné à « tenir » une trésorerie, mais à lever des freins concrets à la création. « C’est souvent pour finir une étude de marché, faire des tests matériels, travailler la stratégie de communication ou clarifier le modèle juridique. C’est ce qui permet de déclencher la création. », explique Estelle. 

Elle Cartonne, l’un des projets les plus récents à avoir été soutenu, a ainsi pu, approfondir son étude de prix, définir ses statuts entre association et SCIC, dialoguer avec l’administration sur l’insertion, et commencer ses expérimentations. « C’est exactement pour ce type de besoins que la Place de l’Émergence est pertinente : elle accompagne les derniers mètres ! »

Entreprendre autrement

Un suivi rare dans le paysage de la subvention

Ce qui distingue aussi la Place de l’Émergence, c’est le suivi qui s’opère après la subvention. Estelle les recontacte un an plus tard pour évaluer les impacts. « On récupère les comptes, on analyse, on discute. Et parfois, on les refinance via d’autres dispositifs, comme pour Le ZibouLab ou La Maison de l’Apprendre ».

Ce regard dans la durée permet non seulement de sécuriser les parcours entrepreneuriaux, mais aussi de renforcer la coopération entre acteurs : Alter’Incub pour l’accompagnement, France Active pour le financement, l’Union régionale des Scop et Scic parfois en relais. « Alter’Incub accompagne les projets dans leur structuration. France Active intervient ensuite pour identifier les leviers de financement adaptés, dans une coordination fine avec l’équipe d’accompagnement de l’Union régionale. Cette chaîne de valeur s’étend parfois jusqu’au cofinancement ou au prêt à la création. »

Des projets solides, une articulation fluide

Les projets accompagnés en amont gagnent en solidité. « Ils sont bien construits, et ça se voit. Ils arrivent mieux à convaincre les financeurs car ils ont une bonne compréhension des enjeux, savent argumenter, adapter leur message. »

C’est aussi la qualité des relations locales, notamment dans la région, qui permet cette réussite. « On a un écosystème ESS dense, des relations fluides entre acteurs, et un vrai souci de bien faire ensemble. Ce n’est pas partout comme ça en France. », souligne Estelle.

Une vision partagée de l’impact

C’est cette proximité humaine et cette volonté partagée de faire grandir les projets qui donnent à la Place de l’Émergence toute sa valeur. « Ce dispositif permet à des projets de franchir un cap, sans qu’ils aient à sacrifier leur vision ou leur tempo. Ils ont le temps et le moyen d’avancer ».

Et côté projet ?

Après Tess Vigne et Estelle Rabiller, une dernière voix manque à l’appel : celle des porteur·euses de projet. Comment ont-ils vécu ce passage à la Place de l’Émergence ? Quel impact concret a eu cette subvention dans leur parcours ? Le prochain entretien avec le projet Elle Cartonne, récemment passée devant le comité, viendra compléter ce triptyque. L’exploration de ce dispositif prendra une autre dimension : celle de l’expérience vécue, entre doutes, préparation, et lancement.

Les dernières actualités

Faire société autrement, ici et maintenant.

Sur la métropole de Lyon, douze structures relèvent un même défi : transformer nos manières de produire, d’apprendre, de consommer, de créer du lien. À travers l’alimentation, l’emploi, la culture, la pédagogie ou l’inclusion, elles prouvent qu’un...
Lire plus...

Ils ont intégrés Bâtir Demain

Nous croyons fermement que l'innovation sociale est le moteur d'un avenir plus solidaire et inclusif. C’est en ce sens que nous accompagnons des collectifs de porteur·euses de projets qui souhaitent transformer leurs idées en actions concrètes, au...
Lire plus...
prev
next