Partie 2 : Le projet Graines et germoirs, des solutions concrètes
Après avoir découvert la réalité du monde agricole et les freins à l’installation de nouveaux actifs dans ce secteur, voici les solutions concrètes du projet Graines et germoirs pour répondre à ces problématiques.
Proposer un parcours complet pour accroître les chances de réussite est la solution au cœur du projet Graines et germoirs. « Il y a une grande diversité de situations, l’enjeu est aussi de parvenir à s’adapter aux personnes en fonction de leurs territoires, parcours, expériences, besoins et envies. »
En s’appuyant sur des ressources de l’économie sociale et solidaire, le parcours de l’accompagnement commence par un état des lieux de la situation, et se poursuit par un plan d’actions : stages et rencontres avec des personnes ressources. Expérimenter le métier sans être reconverti pour voir sa réalité : « Il y a tout un travail de réflexion, de rencontres, de terrain pour nourrir le projet avant de se lancer et faire une formation. »
Une fois cela fait, l’étape suivante est d’orienter les personnes vers les bons acteurs techniques et centres de formation. Enfin, pour ceux qui le souhaitent, trouver des fermes d’accueil, pour que les personnes puissent apprendre et travailler collectivement en valorisant le plus possible les produits, les circuits courts, et en diversifiant les façons de travailler.
Pour ceux qui se sont déjà formés, Graines et germoirs voudrait également proposer des solutions pour entreprendre collectivement. Historiquement, le monde agricole est un des piliers de la coopération. De plus en plus de Scop et Scic sont créées mais pour l’instant peu de solutions existent pour s’installer et travailler à plusieurs avec ces statuts. D’après Nicolas, « il y a aussi cet enjeu d’accompagner à "faire ensemble", il est essentiel d’apprendre à travailler d’une manière collective et s’appuyer sur les besoins et les ressources du territoire tout en ayant une compréhension de ce que fait l’autre ».
Une dynamique collective
Le projet est tourné vers les actifs en transition professionnelle ou reconversion et les porteurs de projets agricoles mais pas seulement ! Graines et germoirs s’articule autour d’une dynamique collective avec plusieurs bénéficiaires : les élus, les collectivités territoriales et les citoyens qui peuvent avoir une influence sur les projets en les soutenant ainsi que les agriculteurs et les coopératives qui cherchent des repreneurs.
Aujourd’hui, de plus en plus de collectivités ont la volonté de contribuer à faire changer les choses sur leurs territoires. Le but est de former et accompagner les élus pour qu’il puissent mieux maîtriser les questions agricoles, gérer des projets et aider les agriculteurs à s’installer sur leurs communes.
D’un autre côté, il y a aussi les agriculteurs en recherche de repreneurs. L’enjeu est de les aider à trouver des nouveaux agriculteurs et les accompagner dans la transmission de leurs exploitations pour ceux qui veulent partir à la retraite. L’objectif est de préserver les fermes en passant les connaissances et l’expérience riche des « anciens » tout en mutualisant le risque.
Privilégier le lien social et les solidarités
Pour l’instant le projet s’installe dans un périmètre autour des départements Drôme et Ardèche mais avec l’ambition de toucher plus de personnes au niveau régional ou national. Dans l’attente de trouver des associés dans son projet, Nicolas est lancé dans une démarche collective en intégrant une CAE (Coopérative d'Activités et d'Entrepreneurs). Cela lui permet d’être en lien avec d’autres entrepreneurs, de travailler ensemble sur certains sujets et de mutualiser leurs ressources et connaissances.
« Si on veut qu’une société soit pérenne, il faut du lien social, du sens et de la solidarité. Si on a des gens qui sont heureux, épanouis et vivent correctement des métiers du secteur de l’agroalimentaire, cela contribue au développement des territoires ruraux, à créer des emplois et une diversité de modèles économiques, et participe à changer la société d’aujourd’hui. Mon projet s’inscrit dans cette vision : pour limiter les problèmes environnementaux et les fractures sociales qu’on constate depuis plusieurs années, il faut de la solidarité, du lien entre les gens et faire un peu autrement de ce qu’on fait aujourd’hui ! »
-
Vous êtes ou connaissez des actifs en reconversion, qui y réfléchissent, des agriculteurs qui viennent d’un autre secteur ou des formateurs et intervenants auprès d’actifs en reconversion ? Participez à enquête menée par Graines et germoirs pour mieux cerner les parcours de reconversion !